10. Spé. HGGSP : capacités et opportunité pour diversifier les pratiques pédagogiques
L’enseignement de spécialité HGGSP constiue une réelle une opportunité pour diversifier les pratiques pédagogiques
Les ressources publiées ci-dessous ont été présentées lors d'une intervention au Plan National de Formation sur les nouveaux programmes d'HG, à Paris, en avril 2019 qui réunissait IA-IPR et formateurs académiques d'HG. Elles ont été conçues et réalisées par :
- Marie-Laure GACHE, inspectrice d’académie, inspectrice pédagogique régionale d’histoire-géographie, académie de Nice.
- Patrick MARQUES, professeur d’histoire-géographie, formateur académique, académie de Rennes.
Les chiffres clé ci-dessous nous invitent à prendre conscience que le temps d'enseignement de spécialité un temps long au cours duquel il sera fort judicieux de bien diversifier les modalités pédagogiques proposées aux élèves. Au risque de voir nos élèves se détourner de cet enseignement, les 4 à 6 heures par semaine sans compter les 3 heures du tronc commun doivent proposer une variété de dispositifs didactiques sans en valoriser un plus qu'un autre. Du cours magistral au projet de recherche au CDI en passant par le travail sur l'oral et des productions numériques (etc.), cet enseignement de spécialité vise à préparer au supérieur d'abord en suscitant chez nos élèves un attrait pour les sciences humaines, un intérêt pour les enjeux du monde contemporain, une curiosité intellectuelle quotidienne et un engagement dans ses études. En définitive, il faudra veiller à éviter un effet de lassitude que pourrait provoquer une utilisation abusive de tel ou tel dispositif didactique.
Ce nouvel enseignement HGGSP est à considérer comme une opportunité pour actionner 4 clés fondamentales afin :
- acquérir une méthodologie notamment l’autonomie dans le travail personnel ;
- intégrer une logique de préparation progressive aux attendus du Supérieur ;
- interroger la pluridisciplinarité à la croisée de 4 disciplines ;
- déployer sa liberté pédagogique pour proposer un éventail de situations d’apprentissage très large et varié.
Le temps hebdomadaire conséquent (4h en 1ère puis 6h en Terminale) dédié à l’enseignement de spécialité ouvre des perspectives propices à la diversification des scénarios pédagogiques proposés aux élèves. Dans leur conception, il conviendra de penser à varier les productions considérées par Anne Forget comme une réponse personnelle à un apprentissage. Si les temps de transmission par la parole du professeur sont nécessaires pour expliciter, mettre en perspective ou tout simplement raconter, l’HGGSP est aussi un enseignement qui doit développer l’appétence des élèves pour les sciences humaines en les engageant dans des projets, des productions diverses et variées ainsi que dans des démarches collaboratives.
Cet engagement dans des projets constitue une opportunité pour proposer des situations d’apprentissage hors établissement : pour participer à des événements culturels en lien avec l’HGGSP, pour organiser des rencontres avec des professionnels (journalistes, juristes, historiens, géographes, politistes, chercheurs, etc.) afin de consolider les parcours d’orientation, pour s’inscrire collectivement à des concours (nombreux) en lien avec les programmes d’HGGSP.
L'enseignement HGGSP constitue en définitive une réelle opportunité pour travailler et partager avec des intervenants extérieurs.
Quatre capacités majeures sont inscrites dans les programmes d’HGGSP. Elles sont à construire progressivement sur les deux années du cycle terminal.
L’enseignement de spécialité HGGSP est à penser et à mettre en œuvre comme un enseignement de deux ans. Bien que certains élèves arrêteront cette spécialité en fin de 1ère, nous considérons que les programmations, les progressions notamment vis- à-vis de l’acquisition des capacités attendues dans le Supérieur sont à déployer sur deux années scolaires complètes. Autrement dit, la priorité n’est certainement pas la préparation à l’épreuve d’E3C de fin de Première, mais bien à l’entrée dans le Supérieur et dans une moindre mesure aux épreuves terminales (écrites et orales) du Baccalauréat. Par défaut, il va de soi que tous élèves ayant choisi la spécialité HGGSP l’ont potentiellement fait pour les deux années scolaires du cycle terminal.
Suite à des discussions intéressantes en formation sur la question de l’évaluation et des notes au lycée. Nous souhaiterions réaffirmer que « l’autonomie », « se documenter » sont des capacités inscrites dans les programmes. En ce sens, leurs acquisitions doivent être régulièrement évaluées et peuvent faire l’objet d’une note sans nécessairement passer par une production formalisée (copie par exemple). À l’aide de quelques critères simples d’évaluation, l’observation des processus d’apprentissage mettant en œuvre ces capacités peut constituer au lycée une note entrant dans la moyenne. Il vous appartiendra alors d’attribuer un coefficient spécifique, ou pas, par rapport aux devoirs sommatifs. Les exercices type bac (E3C ou épreuves terminales) que vous pourriez donner, ne sont absolument pas les seules situations d’évaluation et les seules productions d’élèves notées.
La capacité « S’exprimer à l’oral » constitue un enjeu particulièrement important de cet enseignement HGGSP. Comme pour l’écrit terminal, cet enseignement peut être choisi comme projet de soutenance pour le Grand oral du Bac. Au-delà du Baccalauréat, c’est également une capacité majeure pour la réussite des études dans le supérieur. Les textes insistent sur cette progressivité étalée sur les deux années du cycle terminal :
« L'épreuve orale repose sur la présentation d'un projet préparé dès la classe de première par l'élève. »
Source : MEN, 14 janvier 2019.
Préparées sur deux ans, les capacités langagières des élèves doivent faire l’objet d’un temps de travail conséquent et régulier.
Il convient de rappeler différentes finalités de l’oral à travers lesquelles les capacités langagières vont se construire progressivement.