Tous migrants! Récits d'exil des cinquièmes du collège Pierre Mendès France de Morlaix

Dans le cadre de l'initiation à la recherche documentaire, les élèves de 5ème du collège Mendès France ont travaillé entre début novembre 2023 et avril 2024 pour le projet enquête en classe sur le thème des Migrations.

Cette séquence de recherche et de travail d'expression se termine par la rencontre de l'Ecole alternative des Monts d'Arrée, créée en 2018, travaillant avec une quarantaine de bénévoles, et désormais 3 salariés, qui accueille dans un lieu d'hébergement au Cloître St Thégonnec, et scolarise des jeunes exilés à Pleyber-Christ.

Les élèves ont ainsi rencontré 9 migrants de Côte d'Ivoire et de Guinée le 12 avril.

Ce fut une rencontre très forte et riche humainement et les élèves avaient de nombreuses questions à poser.

Les jeunes exilés, qui ont entre 15 ans et 24 ans, ont raconté leur quotidien en Côte d'Ivoire et en Guinée, les raisons de leur départ, souvent lié à la pauvreté et l'absence de scolarisation et de perspectives d'avenir, les difficultés et les risques de leurs parcours de migration à travers l'Afrique et de leur traversée de la Méditerranée, et les conditions et difficultés de leur installation en France, leurs projets professionnels et leurs souhaits pour leur avenir.

Sandrine Corre, la fondatrice de l'école alternative des Monts d'Arrée et de l'association Les Utopistes en action qui a créé cette école, présente avec Sten Legrand, éducateur et salarié de l’École, a exposé le fonctionnement de l'association, de cette École fonctionnant sur le bénévolat des professeurs, et les buts de sa création.

Nous rencontrerons des bénévoles de SOS Méditerannée après les vacances de Pâques.

En novembre et décembre, dans le cadre de l'IRD au CDI avec leur professeur documentaliste, et chez eux, les élèves ont d'abord réalisé des exposés écrits et oraux en groupe (les causes de migrations, la traversée de la Méditerranée, Lampedusa, le droit d'asile, comment obtenir la nationalité française, être sans-papier en France, l'importance de l'immigration dans le passé pour l'économie, la culture et la société française, les réfugiés ukrainiens et syriens) puis entre février et avril, ils ont travaillé sur des récits de migration personnels avec la contrainte d'exposer de manière sensible un portrait et un parcours d'exilé, eux-mêmes, un membre de leur famille, un ami, un camarade, un voisin, qui aura changé de pays ou de région, soit pour arriver en Bretagne en venant d'un autre pays, d'une autre région. Soit pour quitter la région de Morlaix et la Bretagne pour vivre et travailler ailleurs. Des élèves de cinquièmes travaillant sur "Enquête en classe" dans le collège viennent de Moldavie, d'Ukraine, de Suisse, du Cameroun, des Comorres, d'autres ont des grands-parents qui viennent de Madagascar, d'Algérie, des Comorres, du Maroc. D'autres viennent du Nord ou de l'est de la France. D'autres ont des membres de leur famille qui travaillent et vivent en Europe, aux Etats-Unis, en Asie. Ils nous racontent ces parcours d'exil. Nous avons retenu les travaux remis par les élèves dans les temps et n'avons pas voulu sélectionner simplement un seul ou les deux ou trois meilleurs de ces travaux au détriment d'autres car ils présentent tous de l'intérêt. Nous retenons tout particulièrement le récit de Roman, exilé enfant de la Moldavie jusqu'à Morlaix, celui de Nora, dont la famille est partiellement polynésienne, de la Suisse jusqu'à Morlaix, sous la forme d'un journal intime avec beaucoup d'humour, celui de Maria, jeune ukrainienne scolarisée pendant plusieurs mois au collège, , celui de Nejma sur son grand-père d'Algérie, celui de Léane sur la meilleure amie de sa mère partie vivre à la Réunion, celui d'Alice sur son tonton parti à Singapour et aux États-Unis, et d'autres encore.

Bonne lecture à tous