Une roche au toponyme breton
Ressource
Abondant localement par ses traces et galets bleu-gris-vert, les filons de kersantite s’égrainent le long des côtes orientales de la rade de Brest.
Carte simplifiée de la rade de Brest avec indication (par des étoiles bleues) des principaux gisements côtiers de kersantite (source : modifié d’après Chauris (2006))
Kersanton, kersantite : roche découverte, nommée par rapport au lieu où elle fut décrite pour la première fois. C’est la seule roche de toponyme breton ; de nom fondé sur une localité bretonne, Kersanton [La sizunite (cap Sizun, 29) n’est en fait qu’une variété de kersantite]. Improprement appelée granit1 de Kersanton, cette roche est un lamprophyre, une roche microgrenue, hypovolcanique. En d’autres termes, les filons de kersantite se sont mis en place dans des cheminées volcaniques et ont cristallisé sans atteindre la surface. Leur apparition à la surface n’est que le fruit de l’érosion. Son âge est d’environ 280 millions d’années.
Leur érosion littorale donne de gros galets bleu-gris-vert aux bords écaillés selon un type d’érosion qualifié de « pelure d’oignon » (figure ci-dessous).
(source : http://www.hgsavinagiac.com/article-31193678.html)
Son grain fin en a fait une pierre de choix pour la sculpture et la statuaire des églises et des cimetières locaux. Alliée à des roches plus claires, comme le granite de Sainte Catherine (Mespaul, 29), nombre d’édifices de la région sont ornées de kersantite, telle la cathédrale de Quimper (29).
Statues en kersantite du porche sud de l'église Saint-Houardon (Landerneau, 29).
(source : http://www.lavieb-aile.com/2017/01/le-porche-sud-et-la-porte-sud-de-l-eglise-saint-houardon-de-landerneau.html)
On la retrouve cependant aussi dans les phares d’Eckmühl (Penmarc’h, 29) et du Creac'h (Ouessant, 29) et de l'Île Vierge (Plouguerneau, 29). Le socle de la statue de la Liberté (New York, USA) est également composé en pierre de Kersanton.
Cette roche fut exploitée jusqu’au début du XX° siècle dans la partie est de la rade de Brest. A Kersanton, comme ailleurs (cf. mines d'étain de St-Renan, 29) les anciennes carrières sont devenues des pièces d'eau.
1. Le terme granit est un terme de marbrier et non de géologue ; ce dernier parle de granite. Alors que le second désigne une roche de composition et de structure précises, le premier nomme toute roche susceptible de donner un beau poli. Tous les granits ne sont pas des granites.
Pour en savoir plus
Cogne, J. (1962). La sizunite (cap Sizun, Finistère) et le problème de l'origine des lamprophyres. Bulletin de la Société Géologique de France, 7(IV):141-156
Chauris, L. (2006). Éclairage lithologique sur l’église de Lanhouarneau (Finistère) : XIVe-XVIe-XVIIIe siècles. Revue archéologique de l’Ouest, 23:117-149
Chauris, L. (2010). Le kersanton, une pierre bretonne. Rennes/Quimper, PUR/Société archéologique du Finistère, 242 p.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kersantite
http://espace-svt.ac-rennes.fr/travaux/landern/land-18.htm
http://www.rade-de-brest.infini.fr/la-kersantite-de-kersanton.html
http://gwezen.dero.pagesperso-orange.fr/La%20kersantite.htm
http://www.hgsavinagiac.com/article-31193678.html
https://rao.revues.org/925#tocto1n4
https://rao.revues.org/156#tocto1n3
http://www.volcanogeol.com/kersanti/sommaire.htm
http://www.volcanogeol.com/kersanti/xii.htm
http://www.lavieb-aile.com/2017/01/le-porche-sud-et-la-porte-sud-de-l-eglise-saint-houardon-de-landerneau.html
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