Décidée en 1515, réalisée entre 1520 et 1545, cette église qui allie style gothique et Renaissance, est le fruit de la volonté des riches armateurs de Roscoff. Ceux-ci choisissent alors un emplacement au bord du rivage, à proximité du nouveau port et non loin d'un petit monticule surmonté d'une croix qui servait d'embarcadère pour l'île de Batz (insula Bassa). De là vient le nom breton de Croaz Batz (la croix de Batz).

Pour réaliser leur projet, les riches armateurs et marchands ont du passer outre les réticences et les pressions de l'évêque de Saint-Pol-de-Léon. Ce sont les mêmes armateurs, aidés des commerçants de Roscoff, qui en ont financé la construction. Rien d'étonnant donc, à ce que les donateurs aient fait orner les murs de plusieurs bateaux, barques et carvelles, sculptés en bas-relief, qui constituent un intéressant témoignage sur la flotte de commerce de la Bretagne du XVIe siècle. Les marins de Rosko (nom breton) sont à cette époque de hardis navigateurs, rouliers des mers qui commercent avec la Hanse, les Flandres, l'Espagne, le Portugal, Bordeaux et Le Croisic.

A l'intérieur, le grand retable en bois signé Guillaume Lerrel (1684) illustre parfaitement le rôle et l'influence des artistes de l'atelier de sculpture de l'arsenal de Brest.

L'église Notre-Dame de Croaz-Batz, les deux ossuaires et l'enclos font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques (arrêtés de 1886-1913-1934).