Vauban, lors de sa deuxième visite à Brest en 1685 exprime la nécessité de protéger l'anse de Camaret, véritable vestibule du port de Brest. Les travaux débutent en 1689 sous la direction de l'ingénieur Traverse. L'ouvrage comprend une batterie basse avec 11 embrasures rayonnantes, une tour carrée à pans coupés de trois niveaux avec corps de garde et créneaux de mousqueterie. Un pont-levis et une passerelle en bois donnent accès à la plate-forme. Le fossé est en eau à chaque marée haute. L'orientation de la tour a été étudiée pour dévier les boulets. Des impacts de boulets sont d'ailleurs visibles sur la flanc nord, témoins de la bataille du 18 juin 1694. En effet, ce jour-là, la tour qui n'était pas totalement achevée, reçoit son baptême du feu et contribue efficacement à l'échec du débarquement anglo-hollandais. C'est un exemple remarquable de fortification côtière, dont Vauban était semble-t-il particulièrement fier, la surnommant "ma tour dorée" dans un courrier adressé à Pontchartrain. Après la bataille, Camaret reçut le titre de "gardienne des côtes de l'Armorique".

La tour a été remarquablement restaurée et accueille aujourd'hui les visiteurs.