Modalités didactiques mises en avant

« Pour construire les capacités, l’enseignement associe des temps dédiés :
• à la transmission des connaissances par les professeurs et d’écoute active de la part des élèves ;
• à l’étude de sources, à l’analyse approfondie et critique de documents variés (cartes, textes, iconographies, vidéos…) et à la réalisation de croquis. » 

Transmission des informations et construction des connaissances

• La pédagogie de la transmission : apprendre = mécanique d’enregistrement.

-> idée que grâce à la transmission (à l’enseignement), il passe d’un état d’ignorance à un état de connaissance.

enseigner = transmettre des connaissances / apprendre = recevoir des connaissances

-> idée que le savoir s’imprime dans sa tête aussitôt qu’il lui a été communiqué.

-> idée que l’apprentissage découle de la transmission et que l’enseignement implique l’apprentissage.

Dans ce modèle d’enseignement, l’enseignant est l’acteur principal. Il est d’abord celui qui sait et est alors en position de transmetteur de connaissances. L’élève, quant à lui, écoute, prend des notes et essaie de mémoriser ce qu’il a appris. Sa posture est donc plutôt passive.

La pédagogie de la transmission : forces et limites

• l’information n’est rien d’autre que le degré zéro de l’apprentissage ;
• contrairement à l’information qui est facile d’accès, l’apprentissage n’est ni facile ni immédiat ; c’est un processus qui demande, entre autres, du temps.

• La pédagogie de la construction : L’élève apprend non seulement en recevant des informations, mais surtout en les utilisant dans des actions situées.

Un couple transmission/construction indissociable

L’Inspection pédagogique de l’académie de Rennes réaffirme le message qui a été porté depuis des années sur le terrain et dans les lettres de rentrée : il n’existe pas une seule bonne pédagogie, toutes ont leurs intérêts et sont à mobiliser en fonction d’objectifs d’apprentissage clairement définis en amont. Nous préconisons encore et toujours de diversifier les modalités pédagogiques en fonction des compétences et du scénario visés. Dans ce sens, les phases de transmission par la parole du professeur (ou par une autre parole comme une vidéo, un podcast, etc.) sont absolument essentielles notamment pour préparer les élèves aux études supérieures, toutefois elles doivent systématiquement s’accompagner d’un temps de construction planifiée dans l’organisation d’une séquence, d’une mise en activité qui permet à l’élève de manier l’information pour se l'approprier. En définitive, c’est ce couple transmission/construction qui nous semble fondamental et qu’il conviendra de mettre en œuvre.

> Diversifier les activités intellectuelles proposées aux élèves :

L’écoute active

• « L’écoute active n’est pas un nouvel objet pédagogique. Apprendre à écouter, à trier ce qu’on nous dit n’est pas passif. La faculté d’écoute est vrai travail et un objet d’ambition ».
Jérôme Grondeux, IGEN, 2019.

• « Le récit du professeur est une situation d’apprentissage dans ces temps spécifiques identifiés. Il implique un questionnement sur ce que font les élèves pendant que le professeur raconte et sur la trace qu’il s’agit de garder de ce récit du professeur. »
Cabotage, n°5, Académie de Rennes, 2018. 

• 4 leviers pour concevoir des situations d'apprentisssage en écoute active avec prise de notes :

1. Penser le support : envisager un support avec des zones réservées à la prise de notes, des espaces pour compléter la prise de note en classe ou hors classe, des documents (photos, tableaux, etc.) sur lesquels on associerait directement une prise de note, des cartes, des schémas pour prendre des notes à l'aide d'un langage graphique, etc.
2. Agir sur la durée de l'écoute active : entre le début de la Seconde et la fin de la Terminale il conviendra penser la progressivité de cette capacité à construire. Pour cela il convient de partir de temps de parole d'abord courts (5 à 10') pour peu à peu augmenter les temps de transmission/écoute active. Un élève doit être capable en fin de Terminale de prendre des notes une séance entière (mais ça ne signifie pas que toutes les séances doivent être pensées comme un temps de parole continu du professeur !) ;
3. Penser le séquençage : une prise de notes n'est jamais aboutie au premier jet. Il est nécessaire de proposer aux élèves, en classe ou hors classe, d'utiliser d'autres outils (Manuels, Internet, etc.) pour amender, enrichir cette première prise de notes. Cette culture de la reprise de notes est fondamentale.
4. Penser la prise de notes collaborative : reformuler l'information entendue à d'autres, l'exprimer avec ses mots, avec ce que l'on a compris de la parole du professeur est un temps de construction collaborative. Proposer des temps de prise de notes négociés, synthétisés qui permettront à l'élève d'acquérir l'information entendue et sa transformation en connaissances (cf. Taxonomie Charles Heimberg).

• La parole du professeur (ré)affirmée dans les programmes 2019 est avant tout une invitation à sortir d'une pédagogie du "tout document", une pédagogie, un temps il est vrai,  préconisée par les programmes. En définitive, toutes les connaissances découvertes par les élèves ne doivent pas nécessairement être prélevées par une analyse de documents exhaustive et chronophage. La parole du professeur est aussi une modalité pédagogique permettant de gagner du temps, mais  sans jamais oublier qu'elle doit s'accompagner d'une mise en activité des élèves avec des objectifs d'apprentissage bien définis.

Agir sur l’organisation pédagogique pour favoriser les apprentissages…

Plus que jamais les programmes du tronc commun nous invitent à penser une autre organisation des séquences d'enseignement de l'HG.

• Pour " assurer la continuité des apprentissages " comme nous le demande le préambule, une phase de réactivation peut constituer un temps privilégié de réactivation des acquis et des prérequis ;
• Dans un temps de découvertes, démarches inductives ou déductives peuvent être librement mises en oeuvres pour permettre aux élèves de découvrir les contenus et acquérir certaines capacités fondamentales. Les temps de transmission/construction y trouvent aussi toute leur place ; 
• Enfin, un temps de consolidation permet de réinvestir les connaissances, de les rependre voire de les appronfondir pour les meilleurs élèves. La consolidation et l'approfondissement peuvent porter aussi sur les capacités attendues en fin de cycle terminal.

Si vous souhaitez plus d'information sur cette proposition d'organisation, nous vous invitons à découvrir le n°5 de notre revue académique Cabotage. Elle est accessible en téléchargement libre à cette adresse : https://www.toutatice.fr/portail/share/mDBrHk